Elle avait beau continuer de marcher, elle avait beau essayer de faire le vide dans sa tête. Tout ce à quoi elle pensait, c'était à ce maudit faire part. Quand un de ses amis lui annoncé quelques jours plus tôt qu'Andrew allait se marier, la journaliste avait tout de suite refusé d'y croire. C'était impossible, pas Andrew. Elle refusait de voir la réalité en face. C'est pour cette raison que son ami lui montra ainsi le faire part pour lui prouver qu'il avait raison et c'est à ce moment-là qu'elle comprit. Elle n'a pas pu dormir cette nuit-là, elle avait toujours du mal à accepter la nouvelle. Elle devrait se réjouir pour lui. Après tout, il méritait d'être heureux. Pourtant, elle n'y arrivait pas. Le pire dans tout ça, c'était que Kennedy ne pouvait même pas en vouloir à Andrew, c'était Kennedy la fautive. Pourquoi devrait-elle être furieuse contre lui alors qu'il a juste essayé d'avancer ? Peut-être que si elle ne l'avait pas repoussé quand elle était revenue de New York, ils seraient encore ensemble à l'heure actuelle. À présent, tout était bel et bien fini entre elle et Andrew. Avant d'apprendre ses fiançailles, Kennedy avait toujours eu un petit espoir. Qui sait, peut-être qu'un jour, elle aurait enfin eu le courage d'avoir une relation amoureuse et elle lui aurait dit qu'elle avait encore des sentiments pour lui. Maintenant, le cœur d'Andrew appartenait à une autre femme et elle ne pouvait rien y faire. Ce soir-là, Kennedy était méconnaissable. À la maison, elle n'avait même pas dit un mot à sa meilleure amie. Elle était directement entrée dans sa chambre et n'avait pas bougé de son lit. Elle n'avait même pas réussi à pleurer, elle se sentait complètement vide à l'intérieur. Plus rien n'avait de sens maintenant. Andrew. Andrew allait se marier. C'était impossible à imaginer, tout allait changer. Même si elle ne l'avait plus vu depuis longtemps, elle pensait toujours à lui. Après tout, il était le seul qu'elle ait vraiment aimé. Toute la nuit, elle l'avait imaginé au bras d'une autre. Elle savait qu'elle se faisait du mal mais elle devait bien accepter ce qui était en train de se passer. Elle pensait aussi au mariage, elle le voyait devant l'autel, en train de dire oui à une autre fille. Pourquoi avait-il fallu qu'elle gâche tout ? Pourquoi n'avait-elle pas accepté de se remettre avec lui quand il le lui a demandé ? Pourquoi fallait-il qu'elle fasse tout de travers. Vers six heures du matin, alors qu'elle repensait encore à tout ça, les larmes commencèrent à monter aux yeux. Elle n'arrivait plus respirer alors que la seule image qu'elle avait en tête était celle de l'homme qu'elle avait profondément aimé. Kennedy se leva immédiatement et partit dans la salle de bain se changer. Elle devait sortir d'ici, c'était urgent. Une fois qu'elle était présentable, elle prit son sac et elle s'en alla sans dire un mot. Elle avait besoin de quitter la ville, ne serait-ce qu'une journée. Au diable le boulot, au diable tout le reste. Après trois heures de route, elle arriva enfin à Plattsburgh. Après avoir erré pendant deux bonnes heures, sans trop savoir quoi faire, elle décida d'aller à Smooth Moves. Elle avait l'habitude de manger là-bas quand elle venait à Plattsburgh. Il n'y avait rien de tel qu'un bon café pour aller mieux. Par chance, elle réussit à trouver une table. Peu de temps après, une personne entra dans le café. En voyant cette personne, le coeur de Kennedy s'accéléra. Elle se dirigea vers la serveuse pour annuler sa commande, elle se précipita ensuite vers la sortie pour qu'Andrew ne la voit pas. Elle n'avait pas envie de lui parler, pas quand elle était dans cet état. Cependant, le destin en a décidé autrement. Alors qu'elle était sur le point de partir, elle bouscula un serveur et le café qu'il portait se renversa sur elle. C'est alors que son regard se posa à nouveau sur Andrew. C'était trop tard à présent, elle s'était fait repérer. Alors que le serveur s'excusa pour la énième fois, Kennedy continuait de fixer Andrew. Que devait-elle faire ? Devait-elle aller lui parler ? C'était sûrement la bonne chance à faire.  « Salut. » dit-elle d'un air timide. « Ça fait longtemps... Au fait, félicitations, j'ai appris la nouvelle. Je te souhaite beaucoup de bonheur. »