Une journée de repos, c’était bien ce qu’il fallait à Kennedy. En effet, cela faisait bien deux semaines qu’elle travaillait sans relâche. En fait, ce n’était pas tellement son travail qui l’épuisait. C’était surtout l’enquête qu'elle menait sur la mort de son frère qui lui prenait tout son temps. Cela faisait des mois qu’elle était sur cette affaire. Cependant, elle n’avait toujours rien trouvé. Que dalle. Nada. Il lui arrivait parfois d'avoir envie de tout abandonner. Elle se disait qu'elle ne trouverait peut-être jamais le coupable. Après tout, la police n'a pas trouvé qui était l'auteur du meurtre, il n'y a donc aucune chance pour que Kennedy connaisse la vérité. Elle se devait de venger la mort de son frère mais elle ne put s’empêcher de penser que si elle n’avait toujours pas d’indice, c’était peut-être un signe. Peut-être qu’elle ne devait pas retrouver le meurtrier. En plus de cela, cette affaire jouait énormément sur l’humeur de Kennedy. Ces derniers temps, il lui arrivait d’être distante avec ses proches. C’est quand elle a vu que sa relation avec les autres commençaient à changer qu’elle s’est dit qu’il était peut-être temps pour elle de tout arrêter.
Quoiqu’il en soit, Kennedy se trouvait à la maison à présent. Elle avait décidé de se reposer ce soir, elle était affalée sur le canapé et lisait un roman. Tout était parfait, elle avait mis de la musique, elle avait sa tasse de thé à coté elle. Elle était tranquille… jusqu’à ce que son téléphone sonne. Il s’agissait de Swann, qui n’est autre que sa colocataire mais aussi sa meilleure amie. Celle-ci n'était pas encore à la maison. Kennedy a connu Swann au lycée et depuis, elles ont toujours traîné ensemble. Encore maintenant, elles sont inséparables. « What’s up, poulette ? Tu rentres quand à la maison au fait ? »

L’appel de Swann ne fit pas du tout plaisir à la brune. Celle-ci poussa un énorme soupir en entendant ce que sa meilleure amie lui demandait. Non pas qu’elle n’avait pas envie de l’aider. Tout le monde savait qu’elle ferait n’importe quoi pour Swann, mais … le cimetière ? Elle détestait cet endroit. La preuve, elle n’est pas venue une seule fois sur la tombe de son frère depuis son enterrement. La raison ? Les cimetières la terrifiaient. Tout était si calme là-bas. Et puis elle croyait aux esprits et elle en avait peur donc autant éviter d'aller là-bas. Cependant, elle ne pouvait pas en vouloir à Swann, celle-ci ne savait pas qu'elle détestait les cimetières. « Écoute, tu ne peux pas trouver quelqu’un d’autre ? Je suis occupée là, je ne pense pas que je pourrais venir. » Kennedy hésita un long moment à y aller et elle se souvint de la liste qu’elle avait faite il y a bien longtemps. Après la mort de son frère, Kennedy s’est rendue compte que la vie était beaucoup trop courte et qu’elle devait la vivre à fond car après tout, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Dans cette liste, elle avait écrit qu’elle souhaitait aller au Retreat Cemetery le soir afin d’y affronter sa peur. Elle comprit par la suite que sa meilleure amie avait sans doute trouvé cette liste. Cette liste datait depuis longtemps mais Kennedy se trimballait encore régulièrement avec pour la mettre à jour. Cela n’aurait pas été étonnant que Swann l'ait trouvé, Kennedy est tellement bordélique, elle a sûrement égaré cette fichue liste et Swann serait tombée dessus.  « Attends un peu, je sais pourquoi tu es là! Pourquoi tu me fais ça, Swann ? » Kennedy ne dit plus rien pendant un instant. Elle hésitait encore à partir. Même si elle savait pourquoi Swann se trouvait là-bas, Kennedy ne pouvait pas la laisser tomber. Elle poussa un dernier soupir et se leva. « J’arrive, mais sache que je te déteste là tout de suite. »

Un quart d’heure plus tard, Kennedy sortit enfin de chez elle, tout en traînant des pieds. Elle n’avait vraiment pas envie d'y aller. Une bonne dizaine de minutes plus tard, Kennedy arriva enfin. Bien entendu, Swann ne se trouvait pas à l’entrée du cimetière. La jeune femme prit une profonde inspiration et entra à l’intérieur. Elle avança d’un pas rapide et se mit à la chercher. Quelques minutes plus tard, elle décida de l’appeler. « T’es où ? Je suis à l’intérieur et je ne te trouve pas. S’il te plaît, grouille-toi, je suis terrifiée », dit-elle d'une voix tremblante. Elle lui indiqua ensuite où elle se trouvait et elle l'attendit. Elle essaya de ne pas paniquer malgré les bruits bizarres qu’elle entendait.