Je n'aurais jamais pensé te revoir † Sarah & Jonas

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Je n'aurais jamais pensé te revoir

Sarah & Jonas

Ca fait un moment déjà que tu es arrivé dans cette ville. Peut-être un an, tu ne sais pas exactement. Tu fuis toujours les autorités, dans la peur constante qu'on vienne t'arrêter pour ce meurtre dont tu es l'auteur. Tu regrettes d'avoir laissé ta colère te dépasser. Parfois, souvent, tu penses que tu es fou, que tu deviens complètement barge, tu penses à te tuer aussi, mais tu restes en vie, sans savoir pourquoi, sans savoir comment. Alors tu peins. Tu peins pour oublier, pour te soulager, pour ne plus te sentir mal, pour contrôler ta colère. Mais ce n'est pas suffisant, tu manques toujours de quelque chose, ou de quelqu'un. Tu es seul. Après tout, tu l'as toujours été, ça n'a pas changé, tu n'as personne sur qui compter, personne qui compte, tu ne comptes pour personne d'ailleurs. Tu es un fugitif. Mais ici, tu as trouvé un semblant d'équilibre, tu es plutôt bien, tu es tranquille. Personne ne penserait à venir te chercher ici, c'est ce que tu espères. Et puis, tu as entendu sa voix une fois, tu l'as entendu distinctement à la radio, la voix de la seule personne au monde qui te fait sourire réellement. Mais ça n'est jamais arrivé de nouveau. Il faut dire que tu n'écoutes pas souvent la radio, par peur d'entendre un journaliste dire qu'on a trouvé le meurtrier de Sofia. Tu ne sais même pas si le corps a été retrouvé ou si les recherches continuent. Ca fait longtemps maintenant, ils ont peut-être abandonné. Tu voudrais oublier toute cette histoire, une bonne fois pour toutes. Tu sors de ta villa, trop grande pour toi seul, et te diriges vers ta magnifique voiture, un livre à la main. Il faut que tu le rendes à la bibliothèque, ça va te changer les idées. Tu chercheras ensuite un autre livre qui te fera rêver un monde différent, une vie meilleure, tu t'évaderas un instant et tu retourneras ensuite à ta vie pitoyable. Tu démarres la voiture et te pars en direction de la bibliothèque. Tu allumes la radio, repensant à Sarah, comme si tu avais encore l'espoir d'entendre sa douce voix. Ils repassent apparemment les dernières émissions, comme c'est les vacances. Tu trouves ça bizarre, mais tu laisses faire, n'écoutant que d'une oreille distraite. Tu t'engages dans une rue lorsque sa voix résonne dans la radio. Tu crois rêver, alors tu ne fais pas attention, tu te contentes de l'écouter, comme si ce n'était qu'un rêve. Tu fermes même les yeux un court instant, malgré le risque de rentrer dans une autre voiture ou d'aggraver ton cas en fauchant un piéton au passage. « C'était Sarah Pierce ». A ce moment là, ton cœur bondit, ton sang part s'arrête, tu rouvres les yeux choqués, et tu freines brutalement. Tu n'as pas un instant pour te poser des questions que quelqu'un te rentre dedans, sans doute trop choqué pour réagir à ton coup de frein précipité. Tu jures contre le conducteur de la voiture, mais tu restes un instant dans la voiture, cherchant à comprendre ce que son nom faisait dans une émission de radio locale. Tu n'aurais donc pas rêvé tout ce temps ? Comment pouvait-elle être dans la même ville que toi sans que jamais tu ne la voies ? Tu reviens ensuite à la réalité et commences à ouvrir la portière pour sortir. « Connard ». Tu le dis pour toi, tu rages contre ce type qui a osé abîmer ta décapotable neuve. Tu vas pour ensuite l'engueuler.

« Putain mais vous pouviez pas faire attention ?! Vous avez vu ce que vous avez fait... »

Tu t'arrêtes immédiatement lorsque tu vois le conducteur, ou plutôt la conductrice. C'est elle. C'est Sarah. Tu as du mal à y croire. Tu crois rêver, tu fermes les yeux et les rouvres, tu te les frottes, tu te pinces la peau discrètement pour vérifier si tu ne rêves pas réellement, mais rien n'y fait. C'est bel et bien elle devant toi, c'est elle que tu revois enfin, après tant d'années à seulement y penser, à seulement oser l'espérer. Tu n'es pas assez bien pour elle, tu le sais. Tu sors de cet état post-traumatique pour reprendre ton vieux masque de celui qui se fout de tout, du mec nonchalant qui ne prête pas attention aux autres. Tu la regardes avec ton petit sourire en coin, ton sourire vicieux. Sa présence te fait mal au cœur, tu n'arrives plus à respirer convenablement, mais tu ne montres rien, comme à ton habitude.

« Tiens, c'est toi. Toujours aussi douée à la conduite à ce que je vois. »

Tu ne perds pas ton sourire, tu commences à rire nerveusement, ignorant la pression infernale sur ton cœur.

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Je n'aurais jamais pensé te revoir

Sarah & Jonas

Tu sors de ton lit, tu es très mal réveillée mais aujourd'hui c'est ton dernier délai pour rendre des dossiers à la banque. Le soleil et ton réveil t'ont arrachée aux bras de Morphée, lui tu l'aimes bien. Comme une imbécile tu as oublier de tirer les rideaux de ta chambre en allant te coucher alors tu vocifères, tu râles contre toi-même. Ton conseiller financier souhaite te voir pour le crédit que tu as fait à la banque. Il n'y a pas si longtemps tu as craqué sur une petite voiture légèrement kitch sur laquelle tu avais flashée dans un garage proche de chez toi, une voiture d'occasion, seulement, bien que tu aies un emploi fixe, les fins de mois sont parfois difficiles, enfin pas tant que ça, tu vis bien mais quand même, tu sais que l'argent ne pousse pas dans les arbres, en tout cas pas chez toi. Tu passes une main dans tes cheveux pour les écarter de ton visage de poupée, tu as de petits yeux et le pire dans tout ça c'est que tu aurais put dormir d'avantage puisque tu ne travailles qu'en cours de soirée aujourd'hui. Tu prends le temps de déjeuner, tu traînes dans l'appartement et dans tes vas et viens tu le range à ton rythme, tu rêvasses quand tu finis par lever les yeux vers la pendule qui affiche qu'il est temps pour toi de te bouger sérieusement le cul. Tu t'active, tu prends ta douche en quatrième vitesse avant de sauter dans tes vêtements. Une petite veste bleue sur une marinière, un jean's et des chaussures plates font l'affaire. Tu attrapes ton sac et claque la porte derrière-toi, tu ne prends même pas la peine de refermer la porte derrière-toi, c'est une poignée spéciale, on n'ouvre la porte qu'avec une clef, pratique Patrick ! Tu pousses les portes de l'immeuble aussi fort que tu le peux et tu te précipites jusqu'au parking où se trouve ta magnifique petite chevrolet noire, tu as beau être pressée tu ne peux t'empêcher de la regarder amoureusement cette conserve, mais pour toi le temps presse, s'en est assez des rêveries et tu saute dans ton véhicule direction Main Street. Tu enclenches les boutons de la radio, mais tu finis par mettre une cassette de musique rétro. Tu tapes sur ton volant au rythme de la musique en chantant, tu es comme emportée et ne fais attention à rien autour de toi, la fin de cette musique tu la connais par coeur alors tu décides d'imiter le chanteur pour te sentir rock'n'roll seulement, ma belle Sarah, on ne peut pas conduire, chanter et se regarder chanter dans le rétroviseur. Tu ne remarques pas que la décapotable qui se trouve devant toi depuis cinq petites minutes vient de piler et tu lui rentre dedans. Un hurlement strident s'échappe de ta gorge, tu sursautes et lâche le volant quand ta voiture se retrouve dans celle d'en face. Tu ne sors pas immédiatement, les yeux ronds tu penses à ta magnifique voiture qui est à toi depuis moins de deux semaines, du crédit que tu n'as pas finit de payer non plus. Tu siffles une injure avant d'en siffler une autre en te détachant, tu trembles à cause du choc, tes yeux eux sont restés ronds alors que tu sors de la voiture. Une fois dehors tu reviens à toi et tu as une sévère envie de :" botter le cul de l'enfoiré qui ne sait pas conduire " selon tes dires. Lui aussi de son côté il vocifère des injures mais ça t'es égale, tu ne les entends mais tu n'écoutes pas vraiment, ton bébé vient d'en prendre un coup. Tu lèves les yeux vers le-dit enfoiré, il te faut quelques instants pour réagir, d'un seul coup, d'un seul, ton coeur a cessé de battre, quand ton regard a croisé le sien. Pendant un instant la terre entière avait cessée de tourner, serais-tu en train de rêver, le choc a peut-être été plus grave que tu ne le pensais. Mais ce visage, cette voix et ce sourire en coin ne pouvait appartenir qu'à lui, Jonas. Tiens, c'est toi. Toujours aussi douée à la conduite à ce que je vois. Tu le dévisages avant de t'avancer doucement vers lui, en lui souriant sincèrement mais tout de même sobrement. Un : Oh Mon Dieu, s'échappe de ta bouche, comme naturellement, il t'a échappé, tu n'as jamais su retenir ta stupeur, tu ne le sais toujours pas aujourd'hui. A cet instant présent tu n'as plus l'impression d'être, jamais tu n'aurais pensé le revoir, jamais tu ne pensais l'avoir de nouveau sur ton chemin et pourtant... Tu secoues la tête avant de rire. Toi, toi tu n'as jamais su conduire ! lui dis-tu avec humour avant de t'approcher encore un petit peu, tu es perdue et tes gestes sont confus, de toute façon tout est confus pour toi. Tu as l'impression qu'une force invisible comprime ta cage thoracique et que ton coeur lui aussi est comprimé. Si on m'avait dit que je te verrais ici... marmonnes-tu en hauchant la tête agréablement surprise, du moins tu tentes de l'être parce que dieu sait que tu es surprise. Qu'est-ce que tu fais ici ? finis-tu par lui demander plus sérieusement en tentant de remballer ton sourire, ce putain de sourire qu'il t'a toujours donné envie d'afficher.

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Je n'aurais jamais pensé te revoir

Sarah & Jonas

La voir après tout ce temps, c'est comme inespéré pour toi. Tu as l'impression d'être dans un rêve et que bientôt tu te réveilleras, qu'elle ne sera plus là. La voir là, juste devant toi, ça te donne envie de sourire, tu as envie de la serrer fort contre toi, de l'embrasser, de la chérir, comme n'importe qui ferait à ta place. Elle est si merveilleuse. Mais toi, tu es un moins que rien, tu ne sais rien faire, tu as commis une faute que jamais tu ne pourras réparer, tu n'es rien, et jamais tu ne pourras être avec elle, jamais tu ne pourras agir avec elle comme tu le voudrais. Tu fais mine d'être fort à cet instant, d'être le mec insensible qu'elle croit avoir connu, mais tu es faible. Elle est surprise de te voir. Le « Oh mon Dieu » qu'elle prononce en te voyant te fait peur. Tu te demandes si elle va te rejeter ou non, si elle va crier et refuser de te voir, mais non, c'est le contraire. Elle secoue la tête de la manière que tu aimes tant, et commences à rire. « Toi, toi tu n'as jamais su conduire ! » Elle plaisante avec toi comme si de rien n'était, comme si tu étais un ancien camarade de classe qu'elle revoyait à une réunion d'anciens élèves, un camarade qui lui a causé du tort autrefois, mais qu'elle apprécie de revoir, comme pour dire que cette vie-là, c'est du passé. Comme pour dire que tu n'es qu'un souvenir. Tu ne sais pas pourquoi tu te mets à penser ça, tu es peut-être un peu parano. Tu aurais presque voulu qu'elle te rejette, ça aurait prouvé qu'elle est encore blessée, et donc qu'elle tient encore à toi, mais ça ne semble pas le cas. Tu te poses toujours trop de questions sur tout. Tu ne lui réponds pas, te contentant de rire légèrement. Jamais tu ne lui avoueras que c'est parce que tu as simplement entendu sa voix et son nom. Elle te sourit et ton cœur menace d'exploser. Ca a toujours été comme ça avec elle, mais tu ne montres jamais rien, comme d'habitude, tu es fier, tu ne montres pas ce que tu penses, ce que tu ressens. « Si on m'avait dit que je te verrais ici... ». Elle marmonne. Tu te fais peut-être des idées, mais malgré son sourire, tu as l'impression qu'elle aurait préféré ne plus te revoir. Tu es parano, n'est-ce pas ? Ton sourire s'efface peu à peu. Tu la regardes de haut en bas, avec un regard qui ne te va pas, un regard plein d'amour. Elle n'a pas changé, toujours aussi parfaite. Elle doit être avec quelqu'un maintenant, peut-être même mariée qui sait. Tu n'as pas le droit de la regarder comme ça. Si elle savait à quel point tu es ignoble. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Elle a toujours son sourire collé au visage qui te fait mal en même temps que de te faire plaisir. Tu as l'impression de ne plus avoir de souffle, de ne plus avoir de cœur, de corps, de ne plus être. Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu fuis, comme toujours, tu fuis ton meurtre, tu fuis ta faute, tu te fuis toi. Tu ne peux pas lui dire ça. Il faut trouver une excuse, quelque chose qui colle au personnage que tu es, au masque que tu as façonné. Les filles.

« On m'a dit qu'ici, on pouvait avoir autant de filles à son bras que d'argent dans sa poche. Et je suis riche. Alors je tends les bras. »

Tu esquisses un sourire. Quel salaud tu fais, et prétentieux en plus de ça. Mais il vaut mieux ça que la vérité après tout. Si elle savait ce que tu as fait, elle se sentirait en danger, et comme c'est aussi ce que tu penses, tu préfères l'éloigner. Tu la regardes encore, comme si c'était la dernière fois.

« Alors, on règle cette histoire de conduite ? »

Tu dis ça comme si tu étais occupé, pour te débarrasser d'elle. Ce n'est pas que tu n'as pas envie de rester près d'elle, mais tu ne le dois pas. Ton masque, c'est ton arme, elle ne doit pas le dévoiler. Elle ne doit jamais savoir. Personne ne doit jamais être au courant. Tu te demandes quand est-ce que ça prendra fin cette histoire, et surtout où est-ce que tu finiras. En prison ? Sans doute, voire même pire. Tu seras peut-être tué après tout. Tu es un trouillard, tu as peur de la mort, de l'enfermement, alors que tu as privé quelqu'un de la vie. Tu ne mérites pas de vivre. Mais tu aimerais que ses beaux yeux te donnent le courage de vivre sans honte.

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Sarah & Jonas

Sa réponse se fait un petit peu attendre, mais pendant un court instant tous les deux vous avez l'occasion de vous dévisager, pour ta part c'est bien plus que ça. C'est comme-ci tu tentais de prendre en photo cet instant, cette scène, lui, pour le garder en mémoire. Une chose est sûre c'est qu'il n'a pas changé. On m'a dit qu'ici, on pouvait avoir autant de filles à son bras que d'argent dans sa poche. Et je suis riche. Alors je tends les bras. Tu tiques à ses mots mais tente d'afficher un sourire à toutes épreuves parce qu'après tout, même si tu ne pensais pas le revoir, dans le fond tu es heureuse de le retrouver ici à Brattleboro. J'ignorais que tu avais gagné au loto ! dis-tu sur le ton de la plaisanterie, après tout c'est vrai, à l'époque quand tu le fréquentais encore il vivait bien, mais de là à être riche, tu l'ignorais. Tu arques un sourcil en levant lassivement la main, esquissant un sourire. Abrutis. Il a toujours été doué pour te faire réagir, après tout, cette histoire s'est passée il y a presque trois ans, tu ne devrais pas mal réagir ses mots, tout ça c'est de l'histoire ancienne, non ? Lui par contre, ne se demande pas ce que tu fais là, comme-ci il semblait être au courant, cela semble ne surprendre que toi, mais tu te poses trop de questions. Alors, on règle cette histoire de conduite ? Tu secoues la tête, comme pour chasser tes pensées et l'air légèrement absent qui venait de se coller sur ton visage d'ange. Il semble pressé, et à vrai dire toi aussi tu l'es. Tout ce bordel t'a fait oublier ton entretient à la banque, pour le crédit de ta voiture, voiture qui est en bien mauvais état maintenant. Tu secoues la tête et lui souris simplement, tu ne fais que ça quand il est là, c'est simple : tu as l'impression que ce qui manquait à ta vie vient de réapparaître, mais comme il l'a dit, il est là pour les femmes, qui sait, il en a surement déjà une dans sa vie. Sa présence te trouble au plus haut point mais tu tentes de la garder pour toi. Bien sur, tout de suite ! t'agites-tu avant de tourner sur toi même pour finir par aller chercher un constat dans ta voiture, constat que tu viens déposer sur l'arrière endommagé de la décapotable de Jonas. J'ai même pas finis de payer cette voiture qu'elle est déjà bousillée... soupires-tu, l’œil humide. Tu t'en vas chercher un stylo dans ton sac à main et reviens vers le jeune homme pour finir par le lui tendre. J'espère que tu as une bonne assurance, la mienne vient de me lâcher et tous les frais ne seront pas prit en compte... Tu souris malicieusement en te penchant sur le papier. Alors puisque tu es riche maintenant je me disais que tu pourrais peut-être m'aider à payer les réparations... Tu lèves les yeux vers le jeune homme et plantes ton regard dans le sien en souriant de toutes tes dents comme pour l'attendrir. Après-tout, c'est de ta faute si nous avons eu cet accrochage, l'air malsain que tu prends en disant ces mots sonne faux, mais après tout qui ne tente rien n'a rien et tu n'oublies pas qu'il t'as fait du mal, qu'il t'a blessé comme personne d'autre ne t'avais jamais blessé et ton attitude est une forme de revanche. Tu n'es pas quelqu'un de méchant et tu préfères te montrer avenante et souriante plutôt que sur la défensive et agressive, mais c'est plus fort que toi, ton sourire et ta bonne humeur sont tes armes, sans vraiment le vouloir, tu tentes de lui montrer que pour toi, tout va bien, que tu vis parfaitement bien sans lui alors que votre rupture a été la chose la plus douloureuse à gérer dans ta vie. Tu n'as pas pleurer devant lui ce soir-là, non il n'y a eu aucune effusion de larmes et pourtant tu en as verser après son départ, cette scène t'as tellement marquée que tu t'en souviens encore aujourd'hui comme-ci tout cela avait eu lieu hier, seuls les sentiments ont changés, quoi qu'après cette matinée je suis sure que la donne va encore changer.

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Sarah & Jonas

« J'ignorais que tu avais gagné au loto ! » Elle te dit ça avec le sourire, un sourire qui te fait toujours autant frissonner. Tu te rends alors compte que malgré vos rapports de plusieurs mois, elle n'a jamais rien su de ton passé, de ta famille. Tu la regardes alors, ton petit sourire en coin toujours effectif. « Il y a un paquet de trucs que tu sais pas sur moi. » Tu détournes alors le regard. « Et heureusement. » Ton sourire disparaît un peu pendant que tu murmures ces mots. Oui heureusement, parce que c'est elle qui serait aussi en danger dans ce cas. La seule personne qui compte plus que toi dans ce monde, c'est elle, et ce depuis que tu l'as rencontrée. Oui tu l'as manipulée, oui tu as joué avec elle, tu as joué avec sa jalousie, tu t'en es amusé, mais tu voulais juste qu'elle te regarde, qu'elle pose toujours ses yeux sur toi. T'es bien un foutu égoïste au final. Tu prends un instant, comme pour reprendre ton souffle, ton courage, et tu la regarde à nouveau avec ton sourire pour lui demander de régler ce souci d'accident. Tu n'as pas vraiment envie de la quitter, tu voudrais rester avec elle, mais tu ne peux pas. Tu ne lui demande même pas pourquoi elle est là, tu fais comme si tu ne t'intéressais pas à elle, comme tu faisais autrefois, tu es plutôt doué à ce jeu. D'ailleurs, tu ne te souviens pas lui avoir déjà dit que tu l'aimais. Elle secoue de nouveau la tête plusieurs fois, ce qui te fait sourire, puis elle sourit et accepte de régler de suite le constat. Elle se retourne gracieusement, en tout cas à ton avis, pour aller chercher le constat, et tu en profites pour retirer ce sourire cruel sur ton visage et la regarder tristement. Elle est près de toi, si près, tu pourrais la toucher, tu pourrais la serrer dans tes bras, mais pourtant, elle est si loin de toi. Vos vies ont été séparées il y a presque trois ans aujourd'hui, et tu ne pensais pas qu'elles se recroiseraient de nouveau. Certains idiots appelleraient ça le destin, comme si vos deux âmes étaient reliées, mais toi, tu n'as jamais été assez stupide pour penser que ce genre de choses existent. Toi, tu te dis simplement que c'est une coïncidence. Heureuse, d'un côté, malheureuse de l'autre. Ne plus croise à nouveau son chemin aurait été bien plus simple. Elle revient ensuite vers toi avec le constat et le pose à l'arrière de ta bagnole maintenant déglinguée. Tu reprends ta couverture, ton sourire, sans faire remarquer ton petit regard triste. « J'ai même pas finis de payer cette voiture qu'elle est déjà bousillée... » Tu rigole légèrement. Tu sais bien que c'est toi le responsable, mais c'est en partie sa faute si tu as freiné si violemment. « C'est ta faute. » Tu ne dis rien de plus, tu restes vague. Elle, elle va croire que tu parles de l'accident, et elle va sans doute s'énerver un peu, mais tant pis. Elle s'en va prendre un stylo, t'ignorant au passage, et tu recommences ton manège, admirant la belle jeune femme. Quand elle revient, elle te tend le stylo avec un petit sourire aux lèvres. « J'espère que tu as une bonne assurance, la mienne vient de me lâcher et tous les frais ne seront pas prit en compte... Alors puisque tu es riche maintenant je me disais que tu pourrais peut-être m'aider à payer les réparations... » La vicieuse. Elle a un sourire espiègle collé au visage, comme pour te dire « je t'ai eu ». Elle ajoute que c'est de ta faute et tu lui souris à ton tour, jouant le jeu. « Je sais pas, j'ai quoi en échange ? » Ton sourire s'élargit. Elle essaie d'être vicieuse, malsaine, mais ça ne lui va pas, tu le sais qu'elle n'est pas comme ça. Tu prends le stylo et commences à remplir le feuille de constat, tout en glissant ta main sur sa hanche, presque innocemment. Ton cœur bat plus vite, toujours plus vite, mais rien ne se remarque. Ton petit sourire vil et cruel s'élargit plus encore. Tu la regardes du coin de l'oeil. Elle est si merveilleuse que ça te déstabilise, mais tu ne montres jamais rien toi. Tu es mauvais, tu es perfide, en apparence. Tu la regardes ensuite, faisant une pause dans ton remplissage de fiche. Tu lui caresses gentiment les cheveux. Tu sembles jouer avec elle, mais tu ne joues pas vraiment. Tu as vraiment envie d'avoir ces gestes-là envers elle, mais tu sais que tu ne devrais pas avoir le droit. Tu vas peut-être te ramasser une sacrée claque, mais au moins, ça prouvera qu'elle tient encore un minimum à toi. C'est en tout cas ce que ton cerveau s'amuse à imaginer. Tu la regardes dans les yeux, avec un petit air malsain. « Qu'est ce que tu as à m'offrir ? » Tu aurais envie de te frapper, de te donner des baffes, si elle ne le fait pas avant. Tu détestes l'idée de jouer avec elle à ce jeu, mais c'est pour toi le seul moyen de te protéger, avec ton secret, et d'obtenir son attention ne serait-ce qu'un instant. Mais qu'est-ce qui te dit que tu n'es pas comme ça finalement ? N'es-tu pas cet homme vil et cruel qui n'a pas peur de jouer avec les femmes ?

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Sarah & Jonas

Je sais pas, j'ai quoi en échange ? Ton coup de vice ne passe pas innaperçu, il fonctionne mais tu ne pensais pas qu'il réagirait de cette façon. Oui, naïvement tu pensais qu'il accepterais bien sagement, mais qu'allais-tu imaginer Sarah ? On a rien sans rien. Et après tout il n'a pas totalement tors, c'est aussi un petit peu de ta faute si cet accident a eu lieu. Tu viens poser tes coudes sur l'arrière de sa décapotable, tu déposes ta tête contre tes mains qui la soutienne, tu le regarde commencer à remplir ce fichu bout de papier, il griffonne quelques mots, toi lapaperasse ça n'a jamais vraiment été ton truc. Tu te mords les lèvres parce qu'en réalité tu l'admires plus que tu ne le regarde, il est comme un cadeau au pied du sapin le matin de Noël, comme un petit miracle pour quelqu'un qui n'en attendait plus et non, tu ne l'attendais plus. Il vient déposer sa main sur ta hanche mais tu ne bronches pas, pas tout de suite, tu fais mine de rien, tu fermes doucement tes yeux en pinçant tes lèvres. Peut-être ne s'en est-il pas rendu compte, un geste inconscient ? Arrête de te barratiner toute seule Sarah, mais peut-être que tu deviens parano en fait. Son geste te perturbe mais tu tentes de ne pas bouger, de ne rien dire et de conserver ton calme. Puis il vient à marquer une pause, il s'arrête dans son remplissage de paperasse alors que toi tes yeux font presque des étincelles. Il glisse doucement sa main sur ta chevelure mais tu repousses son geste d'un simple geste, mal à l'aise. Ton coeur se met à hurler, il est en train d'exploser alors que tes vieilles cicatrices se remettent à saigner. Il te regarde en souriant, tu sais ce sourire que tu n'as jamais réussit à oublier, son sourire. Il plante son regard dans le tien, ce putain de sourire vicieux te fait plus de mal qu'autre chose et ça il le sait. Qu'est ce que tu as à m'offrir ? En une fraction de seconde un long flashback se passe dans ta tête, tous vos souvenirs te reviennent en pleine face, chacun de ces instants passés l'un près de l'autres, amoureux, du moins heureux. "Mon pied au cul !" te crie ta tête, "Une deuxième chance !" te crie ton coeur, si tu pouvais tu te mettrais à pleurer immédiatement, là, dans ses bras, tu le frapperais à mort, tu l'insulterais et tu lui poserais les milles questions qui t'ont torturées pendant tout ce temps. Arrêtes... supplies-tu en te mordant les lèvres alors que ta gorge se serre avant de reculer de quelques pas en forçant un sourire, mal à l'aise. Je t'offrirais bien un ficus mais j'aurais trop peur que tu le laisses crever, d'autant plus que ces plantes-là supportent mal les voyages ! plaisantes-tu, sarcastiquement en fait, avant d'ajouter plus sérieusement :Ho! mais j'oubliais, quand tu t'en vas tu n'emmènes rien, ni personne avec toi. Tu te redresses en croisant les bras, surprise de tes répliques, surprise de ce que tu viens de lui dire, chaque mots que tu as dit te fait culpabiliser d'avantage parce que tu es en train de foutre tout ça en l'air à cause de ta foutue rancœur. Et puis merde, un ficus, sérieusement ? (wtf?!) C'est pas la meilleure comparaison, ni même le meilleur reproche que tu aurais pût lui faire mais ça en reste un. Tu passes tes deux mains dans tes cheveux en inspirant profondément avant de jeter un œil sur le constat, un œil rapide. Tu joues avec tes doigts plus que mal à l'aise et légèrement agacée, tu t'en veux d'avoir dit n'importe quoi. Tu ne t'excuses pas, t'es pas douée pour ça, encore moins quand tu estimes que tu n'as pas à le faire. Tu secoue simplement la tête, sur ton visage on peut voir que tu es désolée, que tu regrettes ou presque tes mots. Que veux-tu en échange ? lui demandes-tu d'un ton résigné et plus sec avant de venir appuyer ton bassin contre le coffre, du moins, ce qu'il en reste, de sa voiture.

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Sarah & Jonas

Elle repousse ta main d'un simple geste, tu souris alors. Ca la gêne. Quelque chose est encore présent entre vous, tu le sens, ça n'est pas totalement fini. Alors, tu dois en finir, une bonne fois pour toutes, te faire détester par elle, pousser jusqu'à l'extrême ses limites pour qu'elle te rejette totalement, qu'elle ne veuille plus te voir. C'est pour son bien, c'est ce que tu crois, mais en es-tu vraiment sûr ? Pour son bien, ou pour le tien ? Parce qu'après tout, moins il y a de monde autour de toi, moins tu as de risques de finir en prison. Sarah, tu voudrais l'avoir toujours avec toi, mais ça serait mal jouer de ta part. Sa présence te trouble bien plus que tu ne veux te l'avouer, mais tu le caches si bien. Elle prend un instant à répondre à ta cruelle question, elle te répond avec un ton de supplice, comme si tu la torturais, et c'est un peu ce que tu fais en réalité, tu en es conscient. Combien de fois tu lui as fait ça ? Combien de fois tu l'as torturée sans jamais t'excuser alors que tu as toujours cette foutue envie de lui demander pardon ? Elle a un geste de recul, puis se force à sourire. Ca se voit toujours quand elle se force. « Je t'offrirais bien un ficus mais j'aurais trop peur que tu le laisses crever, d'autant plus que ces plantes-là supportent mal les voyages ! » Elle plaisante, sur un ton sarcastique, comme pour se venger. Tu commences à rire légèrement en baissant la tête. Pendant un instant son cœur s'est accéléré et tu as cru qu'elle avait tout compris, qu'elle savait pourquoi tu étais parti, mais tu as vite repris tes esprits, et tu as compris qu'elle ne savait rien, qu'en fait, c'est qu'elle t'en voulait, seulement pour ça. Sa phrase suivante te fait l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. « Ho! mais j'oubliais, quand tu t'en vas tu n'emmènes rien, ni personne avec toi. » Elle t'en veut encore d'être parti, d'être parti sans elle, c'est ce que tu comprends en tout cas. Mais si tu avais pu l'amener, si tu avais pu tout lui dire tout en conservant ta liberté, c'est ce que tu aurais fait. Tu n'as pas eu le choix. Tu n'as pas eu le choix, ou tu ne t'es pas posé la question ? N'as-tu pas eu le choix, finalement ? Elle vient de toucher un point sensible et tu t'arrêtes alors de rire. Tu la regardes croiser les bras, passer ses mains dans ses cheveux, tu la regardes s'impatienter, tout ça avec tes yeux désemparés. En cet instant, elle aurait pu voir tous tes regrets dans tes yeux, elle aurait pu lire un désolé. Tu passes ta main sur ton visage, puis dans tes cheveux pour reprendre tes esprits, toujours garder le masque, c'est ce que tu as appris. « Que veux-tu en échange ? » Elle pose cette question d'un ton froid et sec, un ton qui ne lui va pas, que tu n'aimes pas chez elle, pas avec toi. Tu es surpris de sa question, ne croyant pas qu'elle puisse renchérir là-dessus. Elle appuie ensuite son bassin sur ce qu'il reste du coffre de ta voiture. Tu commences de nouveau à lui sourire, puis d'un geste bien trop fou, tu t'approches d'elle rapidement et lui vole un léger baiser. Tu romps presque aussitôt le contact. Idiot. Crétin. Tu viens de faire l'une des pires conneries de ta vie, une que tu regretteras bien assez tôt. Tu la regardes un instant, un peu choqué par ton propre geste, puis tu reprends le remplissage du constat, faisant mine de rien. Tu finis de le remplir et le lui tends. « Je t'offre les réparations, laisses tomber le reste, de toute façon c'est pas comme si on allait beaucoup se revoir. » Tu parles d'un air résigné, vite, comme si tu étais pressé. Tu ne veux pas plus abuser, tu sais que si elle reste trop près de toi, tu referas bien trop de conneries, et tu ne veux pas que ça arrive. Tu es seul dans ta vie, avec parfois quelques compagnies féminines qui ne restent jamais ben longtemps, tu es seul, sans ami, sans compagne, sans famille. Et ça te convient ? Pas vraiment, tu cherches à te mentir à toi même, à mentir aux autres. Avec Sarah, tu es faible, et le mensonge a du mal à prendre le dessus. « Crois-moi Sarah, tu sais rien de moi. » Tu rajoutes ça, comme un cheveu sur la soupe, une remarque qui sort de nulle part, qui causera peut-être ta perte. C'est vrai, elle ne sait rien de toi, et c'est très bien comme ça. C'est ce que tu tentes de te faire croire.

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Je n'aurais jamais pensé te revoir

Sarah & Jonas

Tu n'as pas eu le temps de fermer les yeux, trop rapide et trop bref, ce baiser. C'est à cet instant que tu réalises qu'en fait, toutes ces années tu t'es voilée la face, il a beau s'être mal comporter avec toi, rien n'y fait, tu n'y peux rien, tu l'aimes. Mais il reprend rapidement sa place, comme-ci rien ne s'était jamais passé, comme-ci il ne venait pas de te voler un baiser. Il finit cette foutue fiche et te la tends. Je t'offre les réparations, laisses tomber le reste, de toute façon c'est pas comme si on allait beaucoup se revoir. Tu avales ta salive, tu le regarde avec de grands yeux, ronds, tu ne te remets pas de son acte. Ce qui te rassures, plus ou moins, c'est le fait qu'il aligne ses mots rapidement, bizarrement il semble encore plus pressé qu'il y a quelques minutes. Vos retrouvailles ne troublent pas que toi, c'est bon signe, oui et non. Crois-moi Sarah, tu sais rien de moi. tu croises les bras en gardant le papier à la main, puis tu ris. Tu ris nerveusement, tu évacue ton stress comme tu peux et là c'est le seul truc que tu as trouvé. Arrête de répéter ça, qui essayes-tu de convaincre en disant ça ? lui demandes-tu en mordant tes lèvres, tu passes ta langue dessus en inspirant profondément. Après tout c'est vrai, tu l'as entendu te le répéter trois fois aujourd'hui. Si tu le connais ? Bien sur que tu sais qui il est, tu le connais très bien, tu sais comment il est et de quoi il est capable, peut-être a t-il changé, mais pour toi, à l'heure d'aujourd'hui il est toujours le même. Il porte toujours son masque, son air qu'il prend si bien quand il veux te faire comprendre qu'il se fout de tout et te toi surtout. Son sourire vicieux et ses idées tordues, tu es persuadée qu'il n'a pas changé alors cette phrase te trotte dans la tête et tu commences à te poser des questions, la principale est surtout : De quoi parle t-il ? Tu frotte ton front avec la paume de ta main, tu te refuses à le laisser s'en aller mais puisque monsieur à envie de jouer à : on ne se connait pas, tu vas jouer. Tu prends le constat que tu fais semblant de lire. Et bien monsieur Nixon... tu hésites faussement en lisant son nom à haute voix, Puisque vous avez l'amabilité de m'offrir les réparations pour mon engin, je me ferais un plaisir de vous inviter à dîner un de ces soirs, qu'en dites-vous ? tu lui souris narquoisement, tu te sens maline à cet instant. Tu espères juste qu'il va se prendre au jeu, le connaissant il n'entrera pas dans son rôle parfaitement mais il acceptera peut-être. Après tes mots tu te remets à te questionner parce qu'il t'a dit que vous n'alliez pas beaucoup vous revoir, allait-il encore s'en aller ? Est-ce que c'est toi qu'il a fuit en quittant Putney ? Alors tu reprends ton stylo, parce que le constat sincèrement tu t'en fout, tu t'approches du beau brun et saisit son bras, dessus tu y inscrit ton numéro de téléphone. Appelez-moi pour fixer une date, finis-tu par dire après avoir marqué sa peau, mine de rien, ce contact te plaît, sa peau est toujours aussi douce. Tu souris comme une enfant, poliment avant de t'éloigner un peu. Tu sens ton téléphone vibrer dans le fond de ta poche, tu fronces les sourcils et l'en sort seulement l'heure tardive te fait sursauter. Là tu es très en retard. C'est légèrement pressée que tu t'approches de lui, prête à l'embrasser avant de te rendre compte que ta précipitation te fait perdre les pédales, presque autant que lui. Tu reste là à lui faire face avant d'articuler : C'était un plaisir de te revoir, vraiment....

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Invité

Je n'aurais jamais pensé te revoir

Sarah & Jonas

Suite à ta remarque, elle croise les bras, comme agacée, puis elle commence un rire nerveux, que tu as du mal à comprendre. « Arrête de répéter ça, qui essayes-tu de convaincre en disant ça ? » Elle se mord ensuite les lèvres. Tu la regardes, comme si tu voulais la convaincre d'un seul regard. Tu poses tes mains sur le coffre de la voiture, tu t'appuies dessus, en continuant de la fixer. Tu ne sais pas quoi lui répondre, elle, elle croit te connaître, mais ce qu'elle ne sait pas sur toi l'empêche de te connaître totalement. Tu es persuadé que si tu n'avais pas commis cette faute impardonnable, vous auriez pu être ensemble, comme un couple normal, peut-être un peu spécial, après tout, tu es particulier toi, à réclamer toujours plus d'attention, à jouer toujours. Mais peut-être que dans une autre vie, vous auriez pu être bien ensemble, naturellement. Un petit silence se cale entre vous deux, un instant où tu la regardes longuement. Puis tu te redresses et croises toi aussi les bras, tes yeux toujours dans les siens, dont tu ne te lasseras sûrement jamais. « J'ai pas besoin de te convaincre, je le sais, c'est tout. » Elle a le constat en main, et elle fait comme si elle le lisait, devant toi, qui restes immobile, attendant simplement le meilleur moment pour partir. Tu n'as pas envie de t'éterniser, de risquer de reproduire les mêmes erreurs qu'autrefois. Tu serres les poings, nerveux. « Et bien monsieur Nixon... Puisque vous avez l'amabilité de m'offrir les réparations pour mon engin, je me ferais un plaisir de vous inviter à dîner un de ces soirs, qu'en dites-vous ? » Tu as un petit geste de recul, un peu surpris par ses paroles, et son sourire. Tu ne comprends pas pourquoi elle fait ça, pourquoi elle t'invite après tout ce que tu as osé lui faire, peut-être pour te prouver qu'elle a raison, qu'elle te connaît. Tu n'as pas envie de craquer. Tu ne céderas pas, et son petit jeu ne t'amuse pas. Pourtant, tu vois là une bonne occasion d'en finir, définitivement. Tu la briseras tellement qu'elle ne voudra plus te voir, comme ça, tu seras tranquille. Inquiet sans doute, et toi aussi brisé, peut-être bien plus qu'elle, mais tu n'auras pas à avoir peur. Tu réfléchis à la meilleure réponse, mais elle ne te laisse pas le temps de la formuler. Elle s'approche de toi, stylo en main. Tu décroises les bras, ne sachant pas quoi faire. Tu la regardes, inquiet, pendant qu'elle te prend le bras et y inscrit son numéro de téléphone. Ce contact te glace le sang en même temps qu'il te brûle. C'est comme une décharge électrique, et tu te retiens de ne pas la repousser violemment, t'en voulant profondément de ressentir encore ce genre de choses. Tu t'en veux de ne pas l'oublier, de l'avoir toujours dans un coin de ta tête, d'être arrivé dans cette foutue ville où elle s'est installée elle aussi, d'avoir laissé faire le destin. Il y a tellement de choses que tu voudrais changer dans ta vie. Tes actes ne correspondent pas à ce que tu penses, tu joues un rôle, sans cesse, mais tu ne t'arrêtes jamais, comme si ça t'allait bien au final. « Appelez-moi pour fixer une date » Elle te sourit de façon enfantine et tu ne peux t'empêcher d'esquisser un petit sourire en coin. Tu la regardes, puis te décides enfin à parler. « Moi ? Me laisser inviter par une fille comme toi ? Jamais ! » Tu dis ça sur un ton de blague, de moquerie presque trop enfantine, puis tu souris. Tu sous-entends que l'invitation, c'est toi qui la fera, que tu ne la laisseras pas payer à ta place. Tu te trouves aussitôt idiot d'accepter aussi simplement, de ne pas avoir le courage de dire non. Mais tu sais que ce sera le dernier soir où tu l'auras en face de toi. Tu as un plan que tu comptes suivre. A cette pensée, ton sourire s'efface peu à peu, tu la regardes d'un air désolé, triste de devoir la détruire. Elle s'éloigne de toi, regardant son téléphone, puis s'approche à nouveau de toi, avant de s'arrêter à quelques centimètres de toi, elle semble pressée. « C'était un plaisir de te revoir, vraiment.... » Sa réplique te perturbe, comme souvent, et tu te contentes de hocher la tête, ne sachant pas quoi répondre. Elle s'éloigne ensuite pour remonter dans sa voiture, te lançant un petit regard, puis s'éloigne de toi. Tu restes seul devant ta décapotable, suivant sa voiture du regard. Tu baisses ensuite la tête, tu souris tristement avant de murmurer un peu « Pardon », comme si tu t'étais retenu tout le long de lui dire. Tu sens les larmes qui commencent à monter à tes yeux mais tu les retiens, tu les ignores. Tu ne dois pas pleurer, si tu en es là, c'est de ta faute, et uniquement de la tienne. Tu aurais du te rendre, tu aurais du aller en prison, purger ta peine. Mais tu n'aurais jamais connu Sarah. Tu prends un instant pour te ressaisir, puis ouvres la portière de ta voiture pour entrer à l'intérieur et continuer ta route vers la librairie, l'air pensif, absent. Tu es seul, et tu dois à jamais le rester. Mais Sarah est le fruit défendu, elle est la tentation à laquelle il est bien trop difficile de résister.

END

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» You're my weakness • Sarah & Jonas
» INDIA ❅ je ne t'aime pas, je ne t'ai jamais aimé, est-ce que j'ai une tête à t'aimer?

Je n'aurais jamais pensé te revoir † Sarah & Jonas

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