Samedi, le week-end. Une petite grasse mâtiné s'était imposé à moi me laissant quelques heures de sommeil en plus que dans la semaine. L'heure de se lever était proche mais je voulais rester encore sous les couettes. Y passé la journée ne m'aurait pas déranger, une manière comme une autre de ne pas affronter la réalité. Je fini par craquer en me levant du lit, passant mon déshabiller laissé sur la chaise près du lit, direction la salle de bain pour une rapide mini douche avant le petit déjeuner. Aujourd'hui, pas d'enfants, ni de courses et encore moins ménage. La famille Jenkins était adorable et je n'avais vraiment pas à me plaindre mais parfois, c'était bon de souffler un peu, j'avais la journée rien qu'à moi et pas question de ne pas en profiter. Une fois prête, je décidais de me sauté le petit déjeuné, j'avais envie de sortir et je savais qu'il y avait un café pas très loin d'ici. L'horloge affichait déjà onze heure trente deux et je n'avais pas vraiment envie de resté dans les parages. Le sac en main, je pris une veste et descendis jusqu'à la voiture. Ici, on ne savait jamais bien longtemps combien de temps le soleil pouvait resté. J'avais opté pour une robe mi longue avec des ballerines confortable et avait rattaché mes cheveux légèrement ondulé pour ne pas qu'il me gène toute la journée. Une tenu simple mais efficace comme dirais une amie.

Je pris la route à pied, direction le parc, je m'arrêtais au café pour prendre deux latte et décidait aussi d'acheter deux croissant. Il n'était pas aussi bon que chez moi mais au moins, mon petit ventre ce trouverait moins affamé. Mon portable ce mis à vibrer, c'était Nikki. Plus tôt dans la mâtiné, je lui avais proposé de me rejoindre au parc histoire de profiter du beau temps et de faire une pause dans le boulot. Elle en avait par dessus la tête en ce moment la pauvre. Elle avait accepté et m'attendais déjà à l'entrée. Je me dépêchais donc de la rejoindre. Il me fallut peu de temps pour la trouver, toute en beauté comme à son habitude. « Hey, salut ma belle, désolé pour le retard ... » lui montrant le café et la pâtisserie, je lui souris, amusé par la situation. Non non je n'étais pas gourmande mais sauté le petit déjeuner, ce n'était juste pas très intelligent ... « Et voici le tiens !» Son fameux message, Nikki savait pertinemment que je m'arrêterais au café, c'est qu'elle était maligne ! La journée pouvait à présent commencer ...

       
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Things are tougher than we are
 It's not a fever, it's a freezer

gifs @tumblr / the nationals (lyrics).

Ces dernières heures furent assez intenses. Mon téléphone n'avait pas cessé de sonner. Cela faisait moins d'un jour qu'ils avaient retrouvé le cadavre du maire de Brattleboro. Il me semblait que je n'oublierais jamais les images de la marie qui me martelaient le crâne. Tout le sang sur le sol, la mort terrible du maire. Ce n'était pas véritablement le fait qu'il se soit vidé de son sang qui m'impressionnait. Il fallait dire j'étais chirurgienne. Du moins, je l'étais autrefois donc j'avais probablement "l'habitude" si nous pouvions le formuler de cette façon. Mais ce n'était pas comme lors d'une opération… Non c'était mon ami, mentor, Richard étendu sur le sol. C'était son sang qui se trouvait non loin. Je n'avais pas encore été appelé à faire une déposition. J'imaginais que je n'étais pas encore dans leurs petits papiers. Cela ne serait tarder, c'était prévisible. Je n'avais pas d'alibi concret. J'ignorais le moment précis où s'était déroulé l'incident. Pourtant, je n'avais pas pu m'empêcher de réfléchir, de me demander qui pourrait faire une chose aussi terrible. Qui pouvait se juger au niveau même de Dieu ? Qui pensait pouvoir décider du sort des autres ?  Allongée dans mon grand lit, je me retournais encore et encore, réfléchissant à tout cela. C'était juste tellement déroutant. La radio locale semblait même s'engager dans l'hypothèse d'un serialkiller Si c'était le cas, nous, les conseils municipaux pouvions très bien être les prochains. Je resserrais mes doigts contre le draps. Mon cœur cognait dans ma poitrine alors que je sentais l'adrénaline courir dans mes veines. Je n'avais pas vraiment réussi à fermer l’œil de la nuit. Mon esprit était embrouillé. J'étais soulagée de ne pas être toute seule chez moi. Dave était endormi dans la chambre en face. C'était rassurant de le savoir non loin de moi. Sans que je ne puisse l'expliquer, sa présence me donnait le courage de me décider à sortir de mon lit. Doucement, j'ouvris avec délicatesse la porte de sa chambre avant de me glisser dans son lit puis dans ses bras. Sa chaleur me réchauffait, m'électrisait. Je finis par déposer un baiser sur sa joue avant de m'enfuir pour prendre ma douche, en veillant toujours à ne pas le réveiller. Une fois fin prête, je jetais un oeil à mon téléphone portable. Un nouveau message texte et deux messages vocaux sur mon répondeur. L'un d'eux était de Ellie De Brissac. J'avais rencontré la jeune femme un mois plus tôt. C'était une adorable petite blondinette qui travaillait pour la famille Jenkins en tant que fille au pair. Je répondais à l'affirmative à son invitation avant de jeter un coup d'oeil à l'heure. J'avais encore quelques heures devant moi, j'enfilais donc mes tennis pour partir effectuer mon activité matinale préférée : la course. Ma partenaire habituelle, Billie m'attendait devant comme tous les matins. Après avoir parcouru plusieurs pâtés de maisons, je ne me résignais à rentrer. Une douche plus tard, je prenais ma voiture pour rejoindre le parc.  Ellie ne tarda pas à faire son apparition les bras chargés.  « Hey, salut ma belle, désolé pour le retard ... » , me dit-elle en souriant visiblement amusée en me montrant les cafés et la pâtisserie. La blonde me tendit celui qui m'était destinée. Je n'étais pas grand chose sans ma dose de café quotidienne. C'était définitivement une drogue. Je m'en saisissais pour en prendre une gorgée me brûlant légèrement le palet avec mon impatience. « Hum… C'est chaud. », râlais-je en fusillant du regard le gobelet en plastique. Je finis par relever mon regard dans sa direction pour lui adresser un maigre sourire. « Merci, Ellie. Maintenant, mes attentes à ton égard sont remontées. Tu vas devoir continuer à m'apporter un café lors de nos rencontres... », la remerciais-je me rappelant la politesse tout de même. Je me laissais choir sur un des bancs en bois près de nous. Regardant mes jambes qui se croisèrent dans un automatisme déroutant, je réalisais que cela faisait bien deux mois que je n'avais pas porté un jean avec un petit haut d'été. C'était terriblement réconfortant, un peu comme une normalité rassurante.